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Peintre paysagiste: la nouvelle école canadienne !


Qui sont les nouveaux peintres paysagistes du Canada, ceux et celles qui rendent à la nature du pays le bonheur qu’elle leur apporte en célébrant sa beauté dans leurs créations ? Fidèles à leurs aînés, mais ne renonçant jamais à s’effacer, leur expression intime et personnelle s’affirme. Ils tracent leur route au XXIe siècle. Leur perception fine et sensible de la nature canadienne éclate d’un rivage à l’autre.

Une histoire forte

Le groupe des Sept, dans les années 1920 et 1930 a rassemblé des artistes canadiens novateurs. Dans leurs toiles, ils rendaient hommage à la beauté de la forêt boréale, à qui ils prêtaient souvent des qualités spirituelles. Ce groupe, qu’on appelle aussi l’École algonquine se caractérisait par l’usage de couleurs vives et de structures simples. Près d’un siècle après, leur forêt a évolué. La fascination qu’elle exerce sur les Canadiens ne s’est pas affadie. Le talent national ne s’est pas évaporé au fil des décennies. Tous et toutes, ils sont happés par l’immensité et la splendeur froide de ce pays continent, d’Est en Ouest.

Représentant les variations infinies des grands espaces ou s’attachant parfois aux plus petits détails, le peintre paysagiste célébré par la galerie « Au petit Bonheur » de Charleroi se frayent avec inspiration leur chemin personnel dans « leur » forêt.

La forêt muse généreuse

De nos jours, les paysages riches et variés du Canada inspirent toujours autant les peintres, comme la nature changeante et généreuse. Les nouvelles générations de plasticiens ne manquent pas d’imagination. Les chatoiements de lumières, saisonnières ou fugitives s’attrapent au pinceau ou à la spatule. On reste étonné par la belle diversité des œuvres présentées dans la galerie Au petit Bonheur de Charleroi.

Sérénité calme et inspirée des bouquets de bouleaux de la Colombie Britannique chère à David Langevin. Reflets aquatiques et savants sur les kayaks, les automobiles désossées ou les animaux brillants de Susie Cipolla. Floraison généreuse et pastels élus par Claudette Castonguay, qui sait ajouter de l’humour et de la douceur à sa palette. Une joie de vivre, partagée par beaucoup de ses collègues, dépasse le cadre.

Plus loin, l’amateur sera capté par la froideur blanche végétale de Carole Malcom qui offre également des vagues impressionnantes, éclaboussures figées juste avant l’écume dans sa série « Shoreline ».

Variété de talents

Les natures mortes de Mickie Acierno pénètrent au cœur du sujet. Coquillages au nacre éclatant et aux rondeurs compilées, le réalisme de ces beautés naturelles marque profondément.
En panoramique, les grands espaces inspirent d’autres artistes d’une manière plus directe. Comme Cameron Bird et ses grands formats à l’huile, puisés au cours de séjours sauvages, à cheval et au bord des rivières. Rick Bond, qualifié d’impressionniste contemporain, magnifie les couleurs et efface les contours.
Plus graphiques, les tableaux d’Erika Hawkes présentent une vision stylisée, aux contours francs et aux harmonies frappantes. Parmi ce foisonnement naturel qui les entoure, le peintre paysagiste trouve son sujet de prédilection. Jerzy Werbel choisit les pins esseulés et malmenés par le vent, captés en pleine torsion. Jean-Pierre Guay économise les couleurs vives avec et s’attache aux envols d’oies sauvages.

Au fil du Saint-Laurent, entre Québec et Charleroi, Louise Martineau, sait arrêter le temps au bon moment. Elle fait surgir les couleurs les plus chaudes, qui sautent des buissons aux feuillages ou s’étalent sur le toit d’une maison. Enfin, comment ne pas retrouver dans le périple de St Gilles, représentant depuis trente ans l’attachement viscéral des Canadiens à leurs grands espaces, l’esprit même du peintre paysagiste canadien ? Son ouvrage, « De nature, passionné« , raconte le défi quotidien des artistes des splendides provinces canadiennes. Ce défi fou de se mesurer, avec ses outils et sa sensibilité d’artiste à « la démesure du pays ».


18 mars 2021